lundi 5 janvier 2015

Pour quelques gouttes de bourbons...

Nouvelle rédigée à partir du thème "Une intrigue politique bien véreuse"

De l'extérieur, le vieil immeuble de style colonial du numéro 144, Olive street, ne payait vraiment pas de mine. Plusieurs planches manquaient à la façade, et la couleur de celles qui restaient n'avaient plus qu'un lointain rapport avec le blanc éclatant et vainqueur de leurs jeunesse. Des affiches rendues illisibles par le passage du temps couvraient les fenêtres, et la lourde porte en chêne était dépourvue de poignée. Rien ne différenciait l'endroit des autres bâtisses en lambeau qui bordaient à l'époque bon nombres de rues à Saint Louis, Missouri. C'était bien là le but, mais peu étaient au courant, et ceux qui l'étaient le gardait pour eux.




Comme ce type là bas, qui traverse la rue déserte, à peine éclairé par le lampadaire qui trône, inutile, en face de la devanture de l'ancien marchant d'alcool. Court sur patte, un manteau long troué aux coudes sur le dos et un chapeau informe vissé sur le crâne, il marche vite, mains enfoncées dans les poches. Arrivé au croisement d'Olive street et de la 19ème rue, il se retourne, jette un bref coup d'oeil alentour, puis s'engage dans une petite ruelle boueuse presque bouchée par les restes calcinés d'une antique Ford T.  Après quelques tâtonnements, le voilà arrivé dans une petite cour jonchée d'ordures où donnaient jadis les cuisines des restaurants chinois et italiens qui avaient poussé comme des champignons dans le quartier, avant que la crise ne les fasse fermer aussi vite qu'ils n'étaient apparus. D'un pas décidé mais discret, l'homme se rapproche de la porte de service du numéro 144, longe le mur décrépis et s'arrête, au bout de quelques mètres, avant de s'accroupir. Devant lui, une lourde plaque de bois peinte en noir. De son poing fermé, il frappe d'abord un léger coup, puis quatre, puis deux, avant de fouiller nerveusement ses poches et d'en sortir une petite liasse de billets pliée en deux. Après quelques secondes d'attente, la trappe se soulève doucement, et une main gantée, paume tournée vers le ciel, en surgit. L'homme y dépose les billets, puis se redresse tandis que la plaque glisse sur le côté, presque sans bruit, dévoilant un escalier de fer et une large silhouette vêtue d'un épais col roulé noir et coiffée d'un borsalino si petit qu'il semble posé au sommet du crâne de son propriétaire.
« -Salut Kit, chuchote l'homme en se faufilant dans la trappe avant de descendre pas à pas les marches grinçantes, c'est comment en bas ? »
Tout en remettant la trappe en place, le dénommé Kit tente de murmurer sa réponse mais c'est un grondement qui s'échappe de ses lèvres gercées :
« -C'est plein à craquer fils, ça déborde presque. Les cinq danseuses de l'été dernier sont là, tu vas te régaler mon salaud. »
Tout deux arrivent en bas des marches devant une petite porte en fer, sur laquelle Kit tape une petite série de coups. Très vite, la porte coulisse, et un rythme de swing fiévreux accompagné de rires et d'épaisses volutes de fumée envahit instantanément l'atmosphère tandis que le petit homme s'engouffre à l'intérieur et que la porte se referme sur lui, coupant net la mélodie et laissant de petits nuages gris flotter lentement dans l'air immobile. Resté seul dehors, Kit réajuste son minuscule chapeau avant de s'adosser au battant de la porte, bras croisé et regard fixé sur la trappe au dessus  de lui.

Arrivé à l'intérieur, l'homme serre la main des quelques portiers de fortune aux allures de gangsters, qui fument en silence en tapant du pied au rythme de la musique. La musique. Dès que l'on pénètre dans la vaste pièce enfumée où joue l'orchestre, c'est elle qui fait la loi. Pas une personne dans cette foule étrange qui ne soit agitée de mouvements frénétiques, des épaules, des mains ou du corps tout entier. Dans cette ancienne cave sombre et basse de plafond, les clients sont assis sur de vieux tabourets en bois autour de tonneaux de bières et de vins, transformés en tables basses et recouvert de tasses à café, de cendriers et de sacs en papiers de différentes tailles. Le bar n'est rien de plus qu'un tas de caisses en bois empilées tant bien que mal les unes sur les autres, et derrière lesquelles la splendide Maureen trottine, remplissant à la chaîne les tasses des soiffards avides de gnôles diverse et distribuant gracieusement des sachets de tabac ou, pour les nantis, d'immenses cigares aux noms exotiques. Dans le coin opposé, une petite estrade faite de planches vermoulues soutient vaillamment quatre femmes qui captivent l'attention d'une bonne partie de la quarantaine de clients présents. Qu'importe si deux d'entre elles ont des dents en or, qu'une autre arbore une toison sombre sous les bras, et qu'elles ont toutes bu plus que de raison : elles ont le rythme, elles sont le rythme, et le public est en transe. Elles se cambrent, leurs doigts aux ongles écarlates frémissent en tous sens, leurs genoux s'entrechoquent avant de projeter dans les airs tantôt le pied gauche, tantôt le droit, et un sourire aussi salace qu'éternel leur fend le visage. A leurs côtés, entouré d'une dizaine de clients dansant à en perdre l'esprit, l'orchestre est déchaîné. Le batteur, dont le front ruisselle de sueur, a les yeux révulsés et semble possédé, proférant des incantations que nul ne peut entendre. Debout à sa droite, le contrebassiste se trémousse en tirant de longues bouffées sur une cigarette de marijuana, son chapeau lui couvrant les yeux, et ses longues mains parcourent en tout sens les cordes de son instrument  qu'il enlace comme une maîtresse gigantesque. Devant lui, le violoniste saute d'un pied sur l'autre en tournant sur lui même, son archet fendant l'air en tous sens. Ses frusques en lambeaux ne parviennent pas à cacher la galaxie de petits points cramoisis qui couvre l'intérieur de son bras gauche, ce qui n'empêche pas les femmes du public de s'extasier lors de ses solos déchaînés.

Le public justement, est le plus varié que l'on puisse trouver à Saint Louis. Les hommes d'affaires trinquent avec les laveurs de chaussures, les domestiques font de la gringue aux employés de mairie, blanc, asiatiques et noirs dansent, rient et se saoulent abondamment dans un joyeux capharnaüm qui prend fin chaque matin vers cinq heure, avant de reprendre de plus belle à la nuit tombée. Tout ça grâce à un homme, un seul : Tommy O'Hara, dit « Big Paddy ».

Ce soir, comme souvent, il est là, avachi près du bar dans son vieux canapé poussiéreux. Ses 180 kilos font craquer son veston gris chaque fois qu'il porte à ses lèvres son cigare ou sa tasse de bourbon. Sur sa tête, un panama flambant neuf. A ses pieds, des mocassins noir et blanc derniers cris. Entre ses jambes, à demi cachée par la table en fer blanc, la chevelure noire de Lily, la cinquième danseuse, monte et descend lentement, lui arrachant régulièrement des soupirs satisfaits. Autour de lui, ses trois gardes du corps lui tournent le dos et déshabillent du regard les belles femmes ivres qui, se soir, sont venues en nombre. « Big Paddy », ancien du syndicat des camionneurs, s'est enrichi très vite grâce au commerce illicite de tabac et d'alcool, dont il détient le monopole à Saint Louis. La présence dans son entourage de ces hommes au passé douteux est donc rapidement devenue une nécessité, bien qu'il n'ait que rarement eu recours à la violence au cours de son ascension. Quelques yeux aux beur noir, quatre ou cinq mâchoires brisées et une poignée de voitures brûlées ont suffit, avec l'inévitable pot de vin destiné au maire, à lui garantir une relative sécurité. Relative, puisqu'elle prit fin ce même soir.



Gardant toujours la porte, Kit ne se méfie pas lorsqu'il entend la série de coup secrète frappée sur la plaque de bois. A peine l'a-t-il soulevé que des mains le tirent au dehors. On lui enfonce un chiffon imbibé d'éther dans la bouche et un homme lui braque le double canon scié d'un fusil de chasse sur le front. « Allonge toi là », murmure simplement l'homme. Kit s'exécute en regardant la vingtaine de silhouettes qui peuple la petite cours autour de lui. Des flics, ce sont des flics. Impossible de ne pas les reconnaître, avec leur bottines de cuir et leurs p.38 réglementaires à la main. Tous sont masqués, et la plupart ont troqué la veste de leur uniforme pour des blousons en cuir bon marché. Aucun ne dit mot. Puis, quelque part derrière Kit, une voix lente et douce résonne. « Démolissez-moi le gorille ». Avant que le géant n'ait eu le temps de se protéger le visage de ses larges mains, la crosse d'un fusil à pompe s'abat sur son front, puis sur sa tempe gauche. Son nez mainte fois brisé éclate sous un talon dans un craquement humide, puis les coups pleuvent. Sur ses poignets, sur ses genoux qui se disloquent. Très vite, il cesse de bouger, puis de gémir. Après un instant d'hésitation, l'un des flics ramasse alors son minuscule chapeau imbibé de sang et le pose sur son visage. Et l'assaut commence.

On ne peut accéder au 144 Olive street que par l'escalier métallique dont Kit a la garde. Les clients le savent, c'est pourquoi l'arrivée de ces policiers masqués ne déclenche pas de panique ou de tentative de fuite. En quelques secondes, le petit sous sol est envahis d'hommes armés qui mettent en joue certains clients, et appellent au silence avant de se taire. Personne ne crie « Police ! ». Personne ne mentionne les droits du citoyen en état d'arrestation. Les musiciens reprennent leur souffle, hagards. Les quatre danseuses sanglotent, se cachant le visage de leurs mains. Dans la salle, la plupart des clients fixent le sol et soupirent, toujours assis à leur place. Certains finissent d'un trait leurs tasses, convaincus que c'est là leur dernière chance de connaître l'ébriété avant un bon moment. « Big Paddy » non plus n'a pas bougé de son canapé. Lily est blottie dans ses bras et ferme les yeux en se mordant la lèvre inférieure, au bord des larmes. Lui a le regard fixé sur la porte d'où sont arrivés les flics.

Après une vingtaine de secondes surréalistes et silencieuses, des pas lourds se font entendre dans l'escalier métallique. Un instant plus tard la silhouette sphérique de Sam Filkenstein, maire de Saint Louis, apparaît, engoncée dans un coûteux costume vert et or. Obligé de se mettre de profil pour passer dans l'encadrement de la porte, il jette ensuite un bref coup d'oeil sur la salle avant de se diriger d'un pas décidé vers l'endroit où se trouve « Big paddy ». Ses hanches démesurément larges renversent au passage deux tables et une cliente éméchée, qui tombe de sa chaise et heurte le sol avec un bruit mat. Là, contre le bar sur sa droite, les trois gardes du corps sont tenus en joue par deux policiers qui leurs tâtent les poches. Jusqu'à présent, la fouille a permis de trouver un colt 1911, deux poings américains, deux sachets d'herbe et une poignée de cachets de benzédrine. Le maire les observe un instant, puis lâche d'un ton fatigué : « -Emmenez moi ces caves dans la cours, montrez leurs ce qui est arrivé à leur pote, et faites leurs comprendre qu'ils ne sont plus les bienvenus à Saint Louis. » En un clin d'oeil, sa volonté est faite. On ne reverra plus jamais les trois lascars, mais des rumeurs insistantes laissent croire qu'aucun d'entre eux n'a pu quitter la ville.

Le maire se saisit d'une chaise et s'y installe, faisant face à « Big Paddy ». Coincée entre leurs deux abdomens, la petite table en fer blanc est prise en étaux et chaque fois que l'un d'entre eux prend la parole, elle émet des grincements plaintifs. C'est le maire qui commence, après avoir de nouveau balayé l'endroit du regard, en s'arrêtant un instant sur les musiciens.
« -Des nègres. Je te laisse faire ton beur dans ma ville pour presque pas un rond, et tu laisses entrer des nègres. Et même des bridés, à ce que je vois. »
« Big Paddy » sourit et sa voix grave et rocailleuse fait vibrer les murs :
« -Sammy, il me semble que tu me dois grandement de pouvoir enfoncer ton cul dans des fauteuils moelleux toute la sainte journée pendant que la moitié de la ville te fait de la lèche. Alors je laisse entrer qui je veux, où je veux. Qu'est ce que tu.. »
« -Ferme là, O'Hara, le coupe le maire. Je sais ce que tu fais dans mon dos. J'aime pas ce que j'ai sous les yeux. Je te permet de monter un business bien huilé, et je te retrouve avec une pute camée sur les genoux, entouré de négros alcooliques dans une cave poussiéreuse. Je suis venu reprendre ce que je t'ai prêté. »
« Big Paddy » chuchote quelque chose à l'oreille de Lily, qui se lève et va en titubant rejoindre ses collègues à l'autre bout de la pièce. Puis il boit une longue gorgée dans sa tasse, avant de croiser les bras sur sa poitrine, et de lancer :
« -Ecoute, tu te fais 40% sur une marchandise que tu ne touches pas, pour laquelle tu ne prends aucun risques. Et tu me laisses payer tous les intermédiaires et organiser la distribution. T'en à rien à foutre que les gens viennent ici ou ailleurs, nègres ou pas, alors qu'est ce que tu veux ? »
Le maire sourit, et se penche en avant, coudes sur les genoux, avant de susurrer d'une voie faussement aimable :
« -Je veux 80%, je veux que ce damné bourbon arrive en priorité chez les gens qui comptent, et je veux que personne ne remette les pieds dans ce bouge. C'est finit, Paddy. »

Tous les clients qui le peuvent ont les yeux rivés sur les deux hommes, dont la corpulence les fait ressembler à deux planètes sur le point d'entrer en collision. L'atmosphère est poisseuse, lourde. « Big Paddy » se lève avec peine, ignorant les armes qui se braquent sur lui, et pointe sur le maire un index aussi dodu que le cigare qu'il tient entre ses dents serrées, avant de hurler :
« -Fais bien attention à ce que tu dis Sammy, t'as beau avoir la trique pour les élections, tu ne comprends rien à ce business, moi ça fait deux ans que je baigne dedans. Laisser ces gars et ces petiotes venir s'arsouiller ici, c'est le seul moyen possible pour se débarrasser de la concurrence, si tu ne leur sers rien tu crois qu'ils vont se mettre en carême ? Tu te fous de moi ? »
Ce qui suit ne dure pas plus d'une dizaine de secondes. Le maire lève légèrement sa main droite avant de fermer le poing, et aussitôt le flic qui se tient à la gauche de « Big Paddy » abat la crosse de son fusil sur le bras droit toujours tendu de ce dernier avant de faire pivoter son arme, envoyant le canon pulvériser la pommette du gros irlandais qui s'écroule sur son canapé. Lily hurle tandis que deux hommes la traînent dehors en la tenant fermement par la nuque. Le contrebassiste et le violonistes sont roués de coup, leurs instruments se brisent sous les coups de bottes et les cordes fouettent l'air dans un bruit de cauchemar. Puis tout redevient calme.

« -Faites-moi sortir tous ces soiffards paumés, dit tranquillement le maire sans quitter « Big Paddy » des yeux, et rappelez leur qui tient la barre à Saint Louis. Tout de suite. » En quelques minutes, la salle se vide, pour ne plus laisser que les deux hommes. « Big Paddy », le visage en sang et la respiration saccadée, semble prostré.
« -Ecoute moi bien, Paddy. Tu vas aller voir tes contacts canadiens, et tu vas leurs expliquer qu'ils auront désormais affaire avec Paul Sanders, que c'est lui qui prend ta place. Après quoi tu retourneras à tes affaires de camionneurs à la mord moi le nœud, et tu feras ce que le syndicat te demande. Refuses, et ta négresse passera une semaine dans la cellule des trois tarés qui ont séquestré la fille du révérend. Ensuite, Dieu seul sait où elle finira. Tu comprends ? Répond moi, enfant de pute. Tu comprends ? »
« Big Paddy » hoche la tête, puis tente à nouveau de se lever avant de se saisir la poitrine et de tomber à genoux, écarlate et suffocant, renversant la petite table qui rebondit avec un bruit de cymbale entre les débris de tasse et les mégots fumant.
« -Mon pauvre Paddy, t'es vraiment pas fais pour le job. T'as intérêt à avoir quitté les lieux avant midi. Et rappelle toi qui tient les rênes. » lance le maire en quittant lentement la pièce sans se retourner.



Le 144 Olive Street est maintenant facilement identifiable dans tout Saint Louis, avec ses traces de suie, ses murs bombés et craquelés et son plafond effondré. Voilà un an et sept mois qu'il a brûlé, et les débris n'ont jamais été ramassés. Les clients présents le soir de « la descente » ont pour la plupart écopé d'un peine de prison légère et d'une amende officieuse, à l'exception des membres de l'orchestre et des danseuses, qui ont été transférés à la maison de correction de Farmington où ils attendent encore d'être jugé pour « incitation à la prostitution, occupation illégale d'un bâtiment administratif, agression sur personne dépositaire de l'autorité publique et possession de stupéfiant ». Le corps de Lily, portée disparue après la descente, a été retrouvé trois semaines plus tard dans le lac Carlyle, à l'Est de la ville. Le mois suivant, « Big Paddy » a mit fin à ses jours dans les ruines du numéro 144. Une cartouche de fusil à pompe en plein visage, aux aurores. Ses obsèques, célébrées selon le rite catholique irlandais, ont attiré une foule nombreuse avant de dégénérer en émeute, causant plusieurs milliers de dollars de dégâts et laissant trois policiers sur le carreau. Les responsables courent toujours.

Malgré ces incidents, Sam Filkenstein a été réélu confortablement, et a très vite choisi Paul Sanders comme nouveau chef de la police pour le seconder dans la « lutte contre les trafics et le crime organisé », dont il a fait sa priorité. Les vieilles familles de Saint Louis n'ont pourtant aucun problème pour se procurer discrètement les meilleurs whisky, bourbons et rhum des îles, qui leurs sont apportés à la nuit tombée par des employés de mairie sous escorte. Un couvre feu a été déclaré, et devrait durer jusqu'aux prochaines élections.
Mais si vous tendez l'oreille près du marché d'Ophalon Street au petit matin, vous entendrez peut être parler de ces soirées mémorables que Maureen organiserait dans différents lieux tenus secrets. On dit qu'il y est aisé de trouver des liqueurs « maisons », fortes au goût mais diablement efficaces lorsqu'il s'agit d'oublier pour un temps la crise et la prohibition, et que la musique y est si entraînante que « même le gros Sammy s'y déhancherait à s'en briser le dos ».

Peu de gens sont au courant, et ceux qui le sont le gardent pour eux.


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