Ca y est. Le vide présidentiel est
devenu une réalité, et rien ne se passe, faisant mentir ceux qui
déversaient des prédictions apocalyptiques dans les médias depuis
des mois. La coupe du monde de football a commencé, les drapeaux
brésiliens, allemands et uruguayens sont partout. Après quelques
émeutes (et 5 jours après le début de la coupe), le gouvernement a
décidé d'acheter les droits de retransmission de match, afin que
tous puissent les regarder gratuitement. On ne parle plus que de ça.
Qui a dit « Du Pain et des Jeux » ?
La situation en Irak est alarmante,
l'EIIL (Etat Islamique en Irak et au Levant), ancienne alliée d'al
Quaïda, contrôle à présent près de la moitié du pays, et
presque un tiers de la Syrie. Ses chefs ont inclus le Liban dans leur
plan de « grande Syrie », et y ont créé une brigade
spéciale, responsable de plusieurs des attentats de ce début
d'année. Comme depuis le début de son histoire, l'avenir du Liban
dépends du bon vouloir de puissances extérieures, gouvernementales
ou non.
Près de 3 mois sans attentats. On s'y
habituerait presque. Mais Daech (EIIL) et consorts ne sont pas du
genre à laisser tomber facilement. Le vendredi 20 juin, un fou se
fait exploser à un checkpoint dans la Bekaa, après avoir tenté de
rejoindre Beyrouth avec sa bagnole lestée de 25 kilos d'explosifs.
Un policier est tué, 25 personnes blessées. Le convoi du chef de
la Sûreté Générale, la cible présumée, était passé par là
quelques minutes plus tôt... Le matin même, une vingtaine de
personnes soupçonnées de préparer d'autres attentats étaient
arrêtées entre Beyrouth et Tripoli. Ils semble que l'on soit de
nouveau entré dans une période particulièrement instable, l'ambassade de France nous
conjure de ne pas sortir de chez nous sauf en cas d'urgence. Et on
prédit le pire à nouveau. Pourtant, le lendemain, la fête de la
musique a lieu comme prévu et le centre ville résonne d'airs de
rock, de blues et de hip hop. Il y a foule. Les libanais ne semblent
toujours pas résignés à laisser Daech et les autres cohortes de
lâches prendre le contrôle de leur vie.
Le lundi suivant, hier donc, un
kamikaze lance sa voiture contre un barrage de l'armée à l'entrée
de la banlieue sud, près du parc des Pins, à un quart d'heure à
pied de chez moi. Les informations sont contradictoires, mais la
plupart parlent d'un officier de la Sécurité Générale tué et de
quinze personnes blessées alors qu'elles regardaient la coupe du
monde en terrasse. Il paraît que c'est une femme qui conduisait la
voiture. Est ce que ça change vraiment quoi que ce soit ?
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